vendredi 17 mai 2013

Comment je suis devenue végétarienne


A bien y réfléchir, je dois dire que l'idée me trottait dans la tête depuis pas mal de temps.
Élevée dans la grande tradition des mangeurs de viande, j'ai pourtant résisté longtemps, plus par goût de la chair animal que par conviction que l'homme a besoin de protéines animales pour vivre. J'ai d'ailleurs beaucoup lu sur la question et de nombreux scientifiques, nutritionnistes et chercheurs en tout genre s'accordent à dire que l'homme peut se nourrir de viande mais que cela n'est nullement un besoin vital, du moment qu'il a une alimentation variée et équilibrée.

Bref, j'aimais trop la viande et sous toute ses formes pour leur accorder le droit de vivre. Toutefois toujours en prise avec mes valeurs j'avais décidé de bannir certaines viandes à commencer par la viande issue d'élevage industriel. Mais je me suis vite rendue compte que cela n'était que pure hypocrisie de ma part, car une fois sortie de mon logis je me jetais telle une vampire sur la viande sans réellement me soucier de sa provenance.
Il a fallut que ma réflexion fasse son chemin, que je lise des livres tel l'excellent "Nous sommes ce que nous mangeons" de Jane Goodall ou bien des documentaires sur les conditions de vie des animaux d'élevage.

 Inscrite en AMAP dans une ferme d'élevage je me disais en toute bonne foi que je ne consommerais plus que cette viande qui me semblait être la seule correspondant  aux valeurs que je me faisais de l'élevage.

J'ai donc visité la ferme au cours d'un pique-nique organisé par l'éleveur et là.... j'ai vécu le choc fatal... la torture mentale de trop!

Premièrement j'ai découvert des vaches et des veaux dans une étable, puis on m'a expliqué, contrairement à ce que je croyais, que ces pauvres bêtes y passaient leur vie en attendant la mort, qui pouvait arrivé soit si les nouveaux nés avaient le malheur de naître avec un chromosome Y, soit quand assez grosses on considérait qu'il était temps de les manger.
Où se trouvait le vert pâturage et les près fleuris de mon imaginaire? Néant! Si en botte de foin...

Deuxième choc, avec la délicatesse d'un dinosaure dans une exposition d’œuf Berger, on nous avait installé face à l'étable pour faire griller des steaks et  des saucisses issues de la chair des sœurs, cousines, fils et autres congénères aimés de ces pauvres bovidés. J'ai été prise d'un étranglement viscéral (si si le cœur, l'estomac, tous les viscères qui se serrent et font mal).
Déjà que je me sentais trahie dans ma conviction que je consommais des animaux ayant eut une vie acceptable et digne, je devais les regarder pendant que je mastiquais la chair de celles qui leur avait peut-être était chères.

La torture était dans mon esprit à son paroxysme.
Depuis la chair animal dans ma bouche est une substance désagréable et semblable à celle d'un humain. Je ne dis pas que je n'en mangerais plus jamais; je ne sais pas, si un jour ma survie en dépendait je pense que j'en mangerais, mais j'ai le choix de ne plus en manger.

 Alors mon choix est fait.